cibert jerome

Bravo et merci pour votre tribune!
Et je l'illustrerai ci -après, si vous le voulez bien, par ma propre expérience relative à l'utilisation de mes automobiles augmentée de qq réflexions personnelles notées en juin 2021, à l'heure des révélations sur les tromperies de vw à l'endroit de la consommation de leurs voitures.

"Normes et écologie.

Si je m'autorise ce petit mot, c'est que j'entends, je lis, je vois beaucoup d'informations, de textes et de commentaires afférents à la transition écologique. Le paramètre manquant à ces analyses et ces projets, n'est pas tant l'imagination ni les ambitions qui les nourrissent, mais ce que nomme Hubert Reeves par cet acronyme : le P.F.H. ( putain de facteur humain). Pardonnez cet excès de langage, mais la pesante légèreté de l'assertion désigne ce qui semble être la première ressource d'économie d'énergie et de gaspillage à laquelle d'aucun ne porte l'attention qu'elle mérite. Première par le volume, première par l'accès et première par sa gratuité.

Nos comportements individuels exagérément non mesurés, ni révélés et donc exhaustivement impalpables ni conscients, recèlent un volume d'irresponsabilité incroyable. Je rapporterais ici une expérience toute personnelle dont je mesure l'irréfutable effet depuis une vingtaine d'année, la diminution de 45% du coût de mes trajets sur route et en ville, toutes catégories confondues (véhicules particuliers, professionnels, camionnettes, personnelles ou de location). Nulle gymnastique comptable ni subversion contribuablesque n'en étaie le principe. Aujourd'hui doté d'un fourgon type trafic diésel de la marque Renault, ma consommation au km est inférieure de 20% aux normes constructeur : 5,5l/100km (Soit 45% de la consommation effective relevée pour ce type de moteur) ! Je ne suis ni mécanicien ni alchimiste. Cette altération normative tire son secret exclusivement dans la régulation de la demande de puissance à laquelle sont soumis les 110cv du véhicule : juste un comportement contrôlé. Ainsi, au delà de la fourchette de 3% à 10% de l'augmentation du temps passé derrière un volant, l'économie faite sur chacun des véhicules dont j'ai été propriétaire jusqu'à ce jour représente la moitié de leur coût d’achat. Excusez moi du peu!

Si l'on transpose cette baisse de consommation à l'échelle du pays, la cargaison d'un supertanker sur deux suffirait à faire rouler la France, ce qui est loin d'être négligeable même si ce diagnostic reste très schématique. Cette petite expérience insignifiante toute personnelle montre à quel point il est urgent, avant toute innovation technique ou espoir de trouver l'impossible mouvement perpétuel, de redécouvrir l'impact de chacun de nos comportements par la juste mesure de leur juste nécessité. Cela ne coûte rien, juste le temps de s'y attarder. J'aime ce mot "juste", parce qu'il sous-tend à un en-deçà et un au-delà qu'une règle peut n’apprécier qu’au cas par cas si elle envisage une mesure "juste" acceptable.

Pour en terminer sur l'exemple ci-avant, même si les constructeurs automobile ont démesurément trafiqué les moyens utilisés pour mesurer la consommation nominale de leurs véhicules, les chiffres annoncés n'étaient ni erronés, ni faux ou exagérés. Ils étaient juste une norme. Une norme autour de laquelle peut être évalué le comportement de chacun en y rapportant sa consommation. En somme, je pense qu'il n'y a pas lieu de scandale à cet endroit puisque mon usage démontre qu'il est possible de consommer moins que ce que la fiche technique de chaque véhicule annonce, d'une part, et, d'autre part, une norme n'est jamais le stricte reflet de toutes les occurrences qui concourent à son établissement. Si une majorité de conducteur consomme plus que ce qu'il est utile de consommer, il est ridicule autant qu'absurde de modifier la norme à partir de l’effet d'une mauvaise utilisation d'un système, mécanique en l'occurrence. Nous tous, sans aucun doute, nous accorderions nous à considérer comme inconcevable d'imaginer nécessaire d'augmenter le taux d'alcoolémie acceptable au volant considérant le simple fait qu'une majorité de conducteur conduirait le dépassant!

Ce principe de mesure qu'implique une norme serait applicable à tout ce que nous consommons si la gêne qu'il engendre était considérée à sa juste valeur. Pour finir, nous pouvons démontrer par l'absurde qu'il n'est écologiquement pas raisonnable qu'un enfant utilise un véhicule, quel qu'il soit, pour son transport. En effet, le ratio poids véhicule/poids de l'enfant sera systématiquement au désavantage de ce dernier si on le compare à celui poids véhicule/poids d'un adulte. Ce qui est volontairement posée comme constante ici et qui rend cette démonstration farfelue, c'est le poids du véhicule et non celui de ses occupants. En effet, plus le véhicule sera léger, voire sa masse équivalente à la personne transportée, plus le ratio s'approchera de 1, voire y sera inférieur. C'est le cas du vélo, même si le ratio sera toujours à l'avantage de l'adulte... Bref ! l'enjeu est bien ici de diminuer la masse du véhicule et non s'efforcer de rendre l'enfant obèse! ! !

Le projet de la transition écologique ne se réduit donc pas à la recherche de nouveau système, mais d'inclure pour sa moitié la mesure des exigences, voire extravagances, de chacun.

Un papa. Juin 21."

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