Approvisionnement en électricité de la France : une situation « nettement améliorée » en 2023

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En ce qui concerne le parc nucléaire, RTE s’attend (dans sa prévision centrale) à une disponibilité comprise entre 40 et 45 GW le 1er décembre 2023, et entre 45 et 50 GW au cours du mois de janvier 2024, « c’est-à-dire à une augmentation d’environ 5 GW de la disponibilité moyenne par rapport à l’an passé ». (©EDF-Sophie Brandstrom)

La sécurité d'approvisionnement en électricité de la France s'est largement améliorée en 2023, « après une année 2022 marquée par une triple crise (craintes sur l’approvisionnement en gaz du continent, chute de la production nucléaire française en raison des défauts de corrosion, plus faible production hydraulique depuis 1976 du fait de la sécheresse) », a souligné ce 28 juin le gestionnaire de réseau RTE lors de sa présentation des perspectives des prochains mois.

Rappel du contexte

« Par rapport à l’an passé, tous les facteurs sont orientés de manière favorable », synthétise RTE, les deux évolutions les plus couramment commentées étant :

  • la baisse de la consommation d'électricité en France, très significative durant l’hiver 2022-2023 (- 9% par rapport à la moyenne historique des années 2014 à 2019(1)), qui s'est confirmée au printemps 2023(2) ;
     
  • la hausse de la disponibilité prévisionnelle du parc nucléaire (au moins jusqu'à janvier 2024), qui avait été « considérablement affectée par les défauts de corrosion » en 2022 (production de 279 TWh, contre 402 TWh par an moyenne au cours des 20 années précédentes), et qui « suscite moins d’incertitudes pour l’hiver ».

Disponibilité prévisionnelle du parc nucléaire français en 2023

À cela s'ajoutent la poursuite du développement des filières renouvelables (la production cumulée des filières éolienne et photovoltaïque a notamment dépassé 18 TWh au 1er trimestre 2023, ce qui constitue une hausse de près de 4 TWh par rapport à la même période en 2022) et un bon niveau de remplissage des stocks hydrauliques (malgré la vague de sécheresse début 2023, notamment grâce à une « gestion prudente ») et gaziers.

« Dans ce contexte, la France a retrouvé la situation fortement exportatrice qui existait avant la crise énergétique, avec des niveaux d’exports qui n’avaient plus été enregistrés depuis l’automne 2021 », souligne RTE.

Évolution des stocks hydrauliques en France en 2023

Des conditions plus favorables... mais des « enjeux de confiance »

En définitive, RTE n'entrevoit « pas d’inquiétude particulière en matière de sécurité d’approvisionnement » durant l'été 2023, y compris en cas de canicule et de sécheresse et en intégrant « des prudences sur le niveau de disponibilité du parc nucléaire ainsi que sur la poursuite des diminutions de consommation ». Lorsque la production électrique (de « base », soit d'origine renouvelable et nucléaire) sera excédentaire sur le réseau cet été, le gestionnaire de réseau rappelle entre autres que la France disposera d'une capacité d'exportation allant « jusqu’à environ 15 GW ».

L'automne 2023 ne présente pas non plus de « risque spécifique », contrairement à l'automne 2022 marqué notamment par une très faible disponibilité du parc nucléaire et des tensions très fortes sur l'approvisionnement gazier dans le contexte de la guerre en Ukraine.

De même, le « diagnostic » pour l'hiver 2023/2024 est bien plus favorable que celui de l'hiver dernier, même si le gestionnaire de réseau se montre prudent en soulignant quelques conditions nécessaires pour confirmer un retour à la « normale » (avec un profil de risque proche de celui de l'hiver 2021-2022) : la poursuite des efforts d’économies d’énergie au cours de l’hiver, et la confirmation de l’amélioration du niveau de disponibilité des centrales nucléaires. Cette analyse des risques pesant sur l'approvisionnement électrique durant l’hiver 2023-2024 sera « affinée à l’automne » par RTE. 

Précisons qu'en dépit de ces perspectives plus favorables, « il apparaît que les niveaux de prix anticipés pour l’hiver prochain continuent d’intégrer une prime de risque élevée et/ou une anticipation de déséquilibre important au cours de l’hiver prochain (plusieurs dizaines d’heures) », ce qui fait à nouveau souligner au gestionnaire de réseau les importants « enjeux de confiance » sur les marchés de l'électricité.

Sources / Notes
  1. Consommation retraitée des effets météorologiques.
  2. Parmi les points de vigilance, RTE note que « cette évolution de la consommation s’explique en grande partie par la crise énergétique de l’hiver 2022-2023 (baisse des soutirages de l’industrie et notamment des consommateurs électro-intensifs, économies d’énergie de la part des ménages et des entreprises), mais également par des changements structurels (fermeture de certains sites industriels par exemple dans le secteur de l’automobile, progression de l’efficacité énergétique des équipements dans les logements et les surfaces tertiaires, etc.) ».

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