Panneaux photovoltaïques dans le désert du Namib en Namibie. (©photo)
Certains pensent intuitivement que l’énergie solaire produit davantage d’électricité que les autres filières renouvelables en Afrique, eu égard à l’ensoleillement très favorable de ce continent. Ce n’est pourtant pas le cas.
C’est de très loin l’hydroélectricité qui génère le plus d’électricité parmi les EnR. En Afrique du Nord, la contribution de l’énergie hydraulique s’élève à 6% de la production électrique totale (68% pour le gaz)(1). En Afrique subsaharienne, elle compte pour 22% de la production (56% pour le charbon)(2). Cette part atteint même près de 60%, si l’on exclut l’Afrique du Sud de la zone subsaharienne(3). En comparaison, la contribution des autres EnR se limite à près de 1% sur l’ensemble du continent africain.
L’énergie solaire dispose toutefois d’un énorme potentiel en Afrique : 47% du continent reçoit un ensoleillement supérieur à 2 100 kWh/m2/an, soit deux fois plus qu’en Allemagne(4). Il existe également des projets de solaire thermodynamique (CSP). Selon le scénario « New Policies » de l’AIE, l’énergie solaire pourrait en particulier compter pour 7% de la production électrique totale de l’Afrique subsaharienne en 2040 (4% pour le photovoltaïque, 3% pour le CSP). C’est davantage que les projections pour la plupart des autres EnR : géothermie (3%), bioénergies (3%) et éolien (2%).
L’hydroélectricité restera néanmoins toujours la principale source d’électricité renouvelable en 2040 (26% en Afrique subsaharienne selon l’AIE). La puissance des barrages d’Inga en République démocratique du Congo devrait en particulier être fortement augmentée. Elle pourrait à terme atteindre 44 GW, soit plus de deux fois plus que la puissance de l’immense barrage chinois des Trois Gorges.