Au 1er semestre 2020, les filières renouvelables ont produit 11% d'électricité en plus qu'au 1er semestre 2019 dans l'Union européenne, et 5,9% en plus aux États-Unis malgré la crise sanitaire. (©Vattenfall)
Au 1er semestre 2020, les filières productrices d’électricité ont connu des évolutions très différentes dans le contexte de la crise du Covid-19.
Une première pour les énergies renouvelables dans l’Union européenne
Dans l’Union européenne à 27, les énergies renouvelables ont compté pour environ 40% de la production d'électricité au 1er semestre 2020, dépassant ainsi pour la première fois les énergies fossiles dans le mix électrique européen (35%), selon un rapport publié fin juillet par le think tank Ember(1).
Malgré la crise du Covid-19 qui a entraîné une baisse de 7% de la consommation européenne d’électricité au 1er semestre 2020(2), les énergies renouvelables ont généré, au cours des 6 premiers mois de l’année, 11% d’électricité de plus qu’au 1er semestre 2019 : leur production est injectée de façon prioritaire sur les réseaux(3) et l’éolien et le solaire ont en outre bénéficié de conditions météorologiques favorables(4).
Dans le même temps, la production électrique d’origine fossile dans l'UE a quant à elle été fortement affectée par la baisse de la demande d’électricité et a baissé de 18% au 1er semestre 2020 par rapport au 1er semestre 2019. La part du charbon dans la production électrique de l’UE continue de décliner : elle s'est élevée à 12,2% au 1er semestre 2020 (soit la moitié de son niveau de 2016), soit à peine plus que la part de l'éolien (11,4%).
La production nucléaire a pour sa part reculé de 12% au 1er semestre 2020 (toujours par rapport au 1er semestre 2019) mais elle reste la première source d’électricité dans l’Union européenne à 27 (24,8% du mix électrique européen au cours des 6 premiers mois de 2020). Pour rappel, l’électricité ne compte que pour un peu plus d’un cinquième de la consommation totale d'énergie dans l’Union européenne(5).
Précisons que la forte progression des filières renouvelables à production intermittente a occasionné, dans un contexte de faible demande, de nombreux épisodes de prix négatifs sur les marchés de gros de l’électricité au 1er semestre 2020 (jusqu’à plus de 5% du temps en Irlande). Dans ce contexte, le think tank Ember appelle à fortement renforcer la « flexibilité » des réseaux électriques.
Le gaz naturel continue de progresser aux États-Unis
Aux États-Unis, les ventes d'électricité ont baissé de 3,4% au 1er semestre 2020(6) dans le contexte de la crise de Covid-19 selon l’EIA américaine(7). En raison d’un prix du gaz naturel « historiquement bas »(8), la production des centrales à gaz y a toutefois augmenté de 7,2% sur la période par rapport au 1er semestre 2019.
Le gaz continue à se substituer au charbon devenu moins compétitif : les centrales à charbon américaines ont, lors des 6 premiers mois de 2020, produit 30% d’électricité en moins qu’au cours du 1er semestre 2019(9). La part du charbon dans la production totale d’électricité des États-Unis a été réduite à 17,1% au 1er semestre 2020, ce qui en fait désormais la 3e source d’électricité dans le pays après le gaz (39,2%) et le nucléaire (20,6%).
La production américaine d’électricité d’origine renouvelable a pour sa part augmenté de 5,9% au 1er semestre 2020 par rapport à la même période en 2019. Première filière renouvelable productrice d’électricité dans le pays, l’éolien a compté pour 9,1% du mix électrique des États-Unis au 1er semestre 2020, et jusqu’à plus de 20% dans une dizaine d’États américains(10) dont le Texas (de loin l’État où la production éolienne est la plus importante(11)) et l’Iowa (où l’éolien a compté pour plus de la moitié de la production d’électricité au 1er semestre 2020).