Les micaschistes, schistes métamorphiques, ne contiennent pas d'hydrocarbures. Ici en Namibie. (©photo)
Si cette idée reçue peut être considérée comme juste au premier abord, elle est discutable en raison de son imprécision dans l’emploi du terme « schiste ».
Les gaz que l’on désigne couramment comme « de schiste » sont des gaz composés principalement de méthane, emprisonnés dans des roches sédimentaires argileuses ou marneuses(1). Enfouies à des profondeurs de 2 000 à 4 000 m de la surface, ces roches sont des roches-mères, aussi appelées schistes sédimentaires argileux. Elles piègent les hydrocarbures formés par sédimentation lorsque ceux-ci migrent.
En géologie, on qualifie plus largement de schiste une roche dotée d’un aspect feuilleté qui se décompose en plaques fines. On en distingue deux grandes catégories : les schistes argileux qui contiennent donc des hydrocarbures non conventionnels et les schistes métamorphiques, tels que l’ardoise, qui n’en contiennent pas. Par conséquent, lesdits « gaz de schiste » ne sont pas occlus dans tous les schistes.
En fait, la notion de « gaz de schiste » a été galvaudée en raison d’une mauvaise traduction du mot anglais « shale ». Celui-ci désigne bien une roche sédimentaire argileuse tandis que l’équivalent utilisé en français s’avère inadapté car trop vague. Il serait préférable d’employer la formulation « gaz de roche-mère » ou « gaz de schiste argileux ».
Toutefois, le terme « gaz de schiste » est entré dans le débat public et continuera probablement d’être employé. La même imprécision réside dans l’emploi des termes « huile de schiste » ou « pétrole de schiste ».