L'exploitation du champ gazier de Groningen entraîne de fréquents séismes, de faible magnitude mais proches de la surface. (©NAM)
Aux Pays-Bas, la production du plus grand champ de gaz naturel de l’Union européenne va encore être réduite, suite à un nouveau séisme lié à cette exploitation. Explications.
Une recommandation du régulateur d’ici au 25 janvier
L’exploitation du gisement gazier de Groningen(1), situé dans le nord-est des Pays-Bas, a provoqué le 8 janvier un séisme d’une magnitude de 3,4, soit le plus important depuis août 2012. Bien que considérés comme mineurs d’un point de vue géologique, les séismes liés à la baisse de pression de ce gisement, une fois le gaz extrait, entraînent des dégâts importants dans les habitats et l’inquiétude des populations locales dans cette région densément peuplée.
En réaction, l’exploitant du gisement Nederlandse Aardolie Maatschappij BV (NAM), joint-venture des majors Royal Dutch Shell et ExxonMobil, a annoncé une baisse globale de la production avec l’arrêt de l’exploitation en différents points du champ(2). Le régulateur néerlandais en charge du secteur gazier(3) a indiqué le 11 janvier que les engagements de NAM allaient « dans la bonne direction » mais restaient insuffisants pour réduire le risque de nouveaux séismes. Il doit ainsi ainsi mener une enquête et remettre d’ici le 25 janvier ses recommandations au ministère en charge de l’énergie qui prendra la décision finale.
Plus que la réduction de la production du champ, jugée inéluctable, c’est le rythme de cette réduction qui pose question, la sécurité d’approvisionnement néerlandaise devant entre autres être assurée. Le nouveau ministre en charge de l’énergie Eric Wiebes(4) a indiqué que la production serait réduite « autant que possible » d’ici à 2021. Pour rappel, le gaz naturel comptait encore pour 35,7% de la consommation d’énergie primaire des Pays-Bas en 2016 (contre 16,2% en France)(4).
Une production déjà divisée par deux ces dernières années
Au cours des dernières années, la production du gisement gazier de Groningen a déjà été réduite à plusieurs reprises à la demande des autorités : elle a été ramenée à 42,5 milliards de m3 (Gm3) en 2014 et était limitée à 21,6 Gm3 en 2017. Le gouvernement néerlandais envisage que la production avoisine 20 Gm3 en 2021.
Découvert en 1959 et exploité depuis 1963, le gisement de Groningen disposerait encore aujourd’hui « de volumes significatifs » de gaz selon l’exploitant NAM. Il compterait pour près de la moitié de la production actuelle de gaz des Pays-Bas, aux côtés de centaines de petits champs situés pour la plupart en Mer du Nord.
En Europe, les Pays-Bas sont le troisième producteur de gaz naturel derrière la Norvège et le Royaume-Uni. Ce pays est également le 3e fournisseur de gaz de la France, juste derrière la Russie.