La technologie proposée se base sur des ondes radios transmises par les routes elles-mêmes (©photo)
Une équipe de chercheurs japonais a approfondi une concept pour recharger les véhicules électriques en mouvement. Plus besoin de trouver une borne, il suffirait d’utiliser les ondes radios émises par…la route !
Roue/route, un combiné énergétique
Bien que bénéficiant des préoccupations environnementales, le développement des véhicules électriques reste aujourd’hui limité par le coût des batteries et la distance limitée pouvant être parcourue en une charge. Masahiro Hanazawa, chercheur chez Toyota) et Takashi Ohira de l’Université de technologie de Toyohashi entendent dépasser ces contraintes.
Leur réflexion s’inspire de l’alimentation des trains, par électrification de câbles en hauteur. Pour atteindre un résultat similaire sans dangerosité, les deux chercheurs veulent se servir de la route pour émettre des ondes radios. Celles-ci seraient émises par des onduleurs(1) implantés sur les chaussées et transmises par des plaques métalliques, incluses sous le revêtement des routes. Des récepteurs seraient situés dans deux roues des véhicules. Les pneus de la voiture contiendraient des ceintures en acier permettant de transmettre de l’électricité au véhicule.
Un procédé expérimental
À ce jour, les voitures électriques se rechargent à l’arrêt à une borne, par câble mais également par induction(2). La technique d’induction, déjà expérimentée par des entreprises comme General Motors et Google, nécessite actuellement d’aligner des bobines électriques insérées dans la route et un véhicule pour créer un champ électromagnétique, une opération complexe en mouvement. La solution proposée par les deux chercheurs japonais semble plus adaptée. Lorsque l’électricité traverse la gomme du pneu, les pertes d’énergie dans les circuits n’atteindraient que près de 20%.
Les premiers tests ont été réalisés à petite échelle et les chercheurs développent actuellement un prototype pour vérifier la faisabilité de leur dispositif. Il reste à préciser la tension nécessaire du système et le coût des investissements nécessaires (plaques métalliques à insérer sous les routes). La question des problèmes d’interférences, notamment avec les appareils électroniques embarqués, se pose avec plus d’acuité encore alors que les nouvelles technologies de l’information envahissent les véhicules. La route semble donc encore longue avant que les autoroutes françaises ne permettent aux véhicules de se recharger en roulant.
Schéma de fonctionnement du procédé (©Toyohashi University of Technology)
